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Consensus scientifique et décisions politiques

Publié en ligne le 4 avril 2008 - Climat -

La vérité scientifique ne s’établit pas par consensus mais par sa concordance avec le monde réel. La démarche scientifique se nourrit de scepticisme, d’esprit critique, de remises en question et de doutes. Pour autant, la connaissance que la science apporte sur le monde qui nous entoure progresse, se consolide, se précise, même si sur de nombreux sujets d’importance des zones d’ombre persistent, des incertitudes demeurent. C’est dans ce contexte que des décisions politiques doivent être envisagées sur des questions majeures, que ce soit en santé publique, à propos de sécurité alimentaire, mais aussi bien entendu dans le domaine de l’environnement, de l’énergie et du climat. Nous avons souvent rappelé aux pouvoirs publics l’importance de s’appuyer d’abord sur l’état de la connaissance scientifique, ses certitudes, mais aussi ses incertitudes, pour ne pas apprécier que, sur la question du réchauffement climatique, un organisme tel que le GIEC ait été mis en place. Créé en 1988 et regroupant des scientifiques à l’échelle de la planète, la mission qui lui a été confiée est celle d’évaluer l’état des connaissances afin de permettre l’élaboration des actions possibles face au changement climatique.

Pour les responsables politiques, il serait probablement plus simple, ou plus rassurant, de pouvoir se retrancher derrière un avis scientifique unanime qui ne laisserait place ni au doute ni à l’ambiguïté, qui dicterait de fait les mesures à prendre. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Et de plus, au-delà des certitudes que l’on peut avoir sur les phénomènes climatiques, l’impact et la faisabilité des mesures envisageables est loin d’obtenir l’adhésion de ceux qui partagent un même diagnostic.

Science et pseudo-sciences a voulu, dans ce dossier, éclairer ses lecteurs. Michel Petit, physicien de renommée internationale, a représenté la France dans le bureau du Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). Il expose ici l’état du consensus tel qu’établi par le GIEC : les résultats scientifiques, mais aussi les incertitudes associées. En complément, il nous a semblé pertinent de faire état d’opinions de scientifiques ne partageant pas les conclusions du GIEC : c’est l’article du journaliste scientifique Charles Muller. Nous ne pensons pas, sur cette question comme sur d’autres, que « la vérité est au milieu », mais la réflexion de chacun d’entre nous doit pouvoir s’alimenter le plus librement et le plus largement possible. À ce propos, Jean Günther éclaire le débat qui a agité nos amis sceptiques d’outre-Atlantique.

En tout état de cause, que l’on partage les conclusions du GIEC, ou que l’on s’interroge, les opinions divergentes ne peuvent pas être diabolisées a priori.

Par ailleurs, nous publions dans ce même dossier un article d’Hervé Nifenecker, conseiller scientifique de l’Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules (CNRS), relatif au stockage des déchets nucléaires. L’énergie nucléaire représente en effet un des éléments possibles d’un bouquet de production sans émission de CO2. Enfin, le best seller de Michael Crichton, État d’urgence, est analysé.

Les connaissances sur le changement climatique mondial (Michel Petit)
Entretien avec Michel Petit
Les sceptiques américains ne sont pas tous climat-sceptiques (Jean Günther)
Quelques éléments de critique sceptique (Charles Muller)
La gestion des déchets nucléaires (Hervé Nifenecker)
État d’urgence. Notes sur le livre de Michael Crichton


Thème : Climat

Mots-clés : Climat