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Demain, l’énergie

Publié en ligne le 12 mars 2017
Demain, l’énergie

Paroles de chercheurs

Béatrice Méténier

PUG, 2015, 192 pages, 30 €

« Ainsi, entre l’époque où l’homme ne pouvait compter que sur lui-même pour produire un travail et aujourd’hui, le rapport de l’énergie utilisée par l’être humain est largement supérieur à 50 pour les pays industrialisés. » (p. 189)

Le ton est donné : la consommation énergétique mondiale devrait continuer à augmenter dans les prochaines années. Comment répondre à la demande, étant donné l’enjeu du changement climatique annoncé ?

Il s’agit de réussir la transition énergétique, c’est-à-dire avoir une consommation d’énergie essentiellement renouvelable et décarbonée (avec peu de rejet de dioxyde de carbone). Ce livre fait justement le point sur les recherches scientifiques qui sont menées dans ce sens : économiser l’énergie dans les bâtiments, les transports, l’industrie... La diversification des ressources énergétiques est abordée : hydraulique, nucléaire, solaire, fossiles, biomasse... avec les avantages et inconvénients de chacune. Enfin, ce sont les thèmes cruciaux du stockage et du transport de l’énergie qui sont discutés.

Consultante, l’auteure a sollicité pour cet ouvrage des chercheurs de la région Rhône-Alpes 1, qui travaillent en milieu universitaire, ou bien dans des organismes tels que le CEA ou l’IFPEN 2. Ce qui explique la structure des chapitres : un jeu de questions et réponses avec les chercheurs est complété par des photographies (portraits et installations techniques), des schémas qui présentent le fonctionnement des procédés décrits, et de petits lexiques quand quelques définitions sont nécessaires. Les explications sont pertinentes et accessibles aux personnes qui n’ont qu’une formation scientifique de base. On pourra regretter que le dioxyde de carbone soit fréquemment désigné par sa formule chimique CO2 et non par son nom, tout comme l’appellation vieillotte de « gaz carbonique » utilisée à plusieurs reprises pour le désigner. Et qu’une scientifique fasse référence aux « quatre éléments, la terre [...], le soleil, l’eau et l’air » (p. 32) est plutôt maladroit.

La lecture est instructive pour tout public, tant les enjeux sont clairement exposés. Une bibliographie d’une dizaine d’ouvrages est proposée à ceux qui voudront étudier le sujet plus avant. Ce livre est aussi une fenêtre sur la recherche en train de se faire, ce qui ne peut qu’être apprécié.

1 La région Rhône-Alpes a financé le projet. Cette restriction géographique des chercheurs consultés n’enlève rien à l’intérêt de l’ouvrage.

2 CEA : Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives. IFPEN : Institut français du pétrole – Énergies nouvelles (anciennement IFP).