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En vert et contre tous

Publié en ligne le 9 juin 2011
En vert et contre tous

Laurent Cabrol
Le Cherche Midi, 2010, 165 pages, 12 €

Cabrol

Deux ans après Climat : Et si la terre s’en sortait toute seule, Laurent Cabrol enfonce le clou. Dans la série « journalistes engagés » Laurent Cabrol ne joue pas dans la même cour que son collègue de l’audiovisuel Nicolas Hulot ou que ses collègues de la presse écrite Stéphane Foucart, Hervé Kempf ou Sylvestre Huet.

Sacrifiant à l’air du temps, il se revendique lui aussi de l’écologie mais d’une écologie qui serait « douce, positive, joyeuse », en rupture avec le catastrophisme que, selon lui, « les français rejettent chaque jour un peu plus » (p.7). Force est de constater – et de regretter – que le discours politique de Laurent Cabrol peine à nous faire décoller de la discussion de café du commerce. Laurent Cabrol écrit comme il parle à ses auditeurs : dans le même langage fait de simplicité et de bonhommie, il synthétise par écrit, sans prétention et avec modération, les leçons personnelles qu’il tire, en tant que citoyen, de sa position privilégiée de journaliste – position qui lui ouvre par exemple les portes de Copenhague – et de présentateur de la météo depuis vingt ans.

En vert et contre tous est donc une actualisation sans réelle nouveauté de son ouvrage précédent. Laurent Cabrol témoigne de son parcours personnel de « journaliste pro-GIEC repenti » et persiste dans ce qu’il appelle une posture « climato-réaliste » ne doutant pas de l’existence d’un impact des activités humaines (via les émissions de CO2) sur le climat mais ne souscrivant pas aux prophéties catastrophistes ni, plus généralement, aux messages de peurs (ogm, nucléaire) ou aux préconisations de l’écologie politique pour notre société. « Désormais l’écologie radicale se discrédite… » (p.139) croit-il pouvoir conclure ; peut-être prend-il un peu ses désirs pour la réalité, mais voilà au moins une prophétie que le signataire de ces lignes aura du mal à considérer comme catastrophiste…

Le consensus scientifique établit clairement qu’un réchauffement climatique est observé et désigne la responsabilité des activités humaines. Les rapports entre science, expertise et décision à propos du climat ont été développés dans un texte adopté par le conseil d’administration de l’Afis en 2013.
L’Afis précise un point important : la science ne dicte pas ce que la société doit faire. Cette question a été plus largement développée dans un dossier publié en juillet 2016.