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Skeptical Inquirer Mars-Avril 2011

Publié en ligne le 21 avril 2011 -

Daryl Bem et la précognition

L’éditorial et un article traitent du cas du psychologue Daryl Bem, qui a publié dans une revue respectée des expériences tendant à montrer que certains sujets peuvent « prévoir » des événements futurs générés aléatoirement par un ordinateur, la génération étant postérieure aux choix faits par le sujet. La méthodologie de ces expériences est douteuse et ne permet aucune conclusion solide. On retrouve là les mêmes débats et les mêmes biais que dans de nombreuses « expériences » de parapsychologie du passé, telles celles de Rhine. « Plus ça change, plus c’est la même chose » dit, en français, la conclusion de l’article.

Hypothèses douteuses en médecine

L’auteur présente sept cas d’études sur des problèmes médicaux et nutritionnels ayant donné des résultats non fondés sur une méthodologie correcte. Bien des erreurs ont été ainsi propagées, des risques ont été pris, beaucoup de moyens ont été gaspillés. Exemples : le traitement hormonal de la ménopause, longtemps populaire, mais qui apporte plus de dangers que d’avantages ; l’avantage supposé, mais non avéré, de fortes doses de vitamines ; l’efficacité presque toujours douteuse des examens médicaux systématiques avant tout symptôme ; la prévention des cancers ou des maladies cardiovasculaires par des régimes alimentaires riches en fibres ; les avantages non prouvés des chimiothérapies anticancéreuses, sauf dans des cas bien précis.

Nutriments intraveineux

On prétend souvent que l’administration intraveineuse de nutriments peut être bénéfique en élevant leur teneur dans le sang, et donc en facilitant leur accès à l’organisme. Les preuves scientifiques manquent, à l’exception du magnésium pour les crises d’asthme.

Climat : le rapport Wegman

Rédigé à la demande de parlementaires, le rapport Wegman critique certains travaux du GIEC, en particulier la célèbre courbe de Mann (« en crosse de hockey »). L’auteur qualifie ce texte d’ « antiscientifique », malhonnête, bourré de plagiats. L’ « antiscience » se distingue pour lui de la pseudoscience en ce qu’elle n’essaie pas de soutenir des positions intenables, mais s’appuie sur des résultats scientifiques interprétés pour servir de base à une propagande, en l’espèce celle qui vise à nier les conclusions du GIEC.

On sait que la revue adhère à 100% aux conclusions du GIEC, et considère comme « antiscientifique », ou parfois « pseudo-scientifique » tout doute à cet égard.

Ecriture automatique : le cas Vassula Ryden

Née en 1942 dans une famille orthodoxe d’Egypte, Vassula Ryden est célèbre pour avoir écrit, de sa main, des messages donnés comme émanant directement de Jésus-Christ. Messages du reste douteux et mal vus par l’Église, ce qui ne l’a pas empêchée d’en faire un livre qui a eu du succès. On peut notre les fautes d’anglais dans ces textes : Dieu ne connaîtrait-il qu’imparfaitement cette langue ?

Cellules-souches : le débat continue

Le débat entre scientifiques et religieux sur la légitimité de l’utilisation thérapeutique des cellules-souches embryonnaires est loin d’être clos. Les incertitudes juridiques restent nombreuses. Certains se posent la question de l’issue d’un débat qui pourrait nous priver, pour des raisons idéologiques, de progrès thérapeutiques majeurs.

Une manifestation pour la science

Le 30 octobre 2010, 220.000 personnes ont manifesté à Washington pour le respect de la raison et de la science, contre la récupération par des politiciens d’idées anti-scientifiques. Parmi les thèmes émergent la négation de l’évolution et celle du réchauffement climatique anthropique, qu’on rattache respectivement à des positions religieuses et à un « lobbying » des producteurs d’énergies fossiles. On remarquera que les anti-OGM ou antinucléaires, beaucoup moins puissants que chez nous, sont moins visés.


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